Histoire et légendes

Le café en Martinique / Histoire et légende   

Les origines : Ethiopie et Yemen

Tout commence à l’est de l’Afrique, plus précisément en Ethiopie, où le caféier a vraisemblablement vu le jour. Selon la légende, un chevrier éthiopien s’est étonné de la vivacité de ses chèvres après que celles-ci eussent brouté des cerises rouges de caféier. Il est néanmoins certain que le café était cultivé au Yémen dès le 15e siècle et vraisemblablement bien avant.
Les souverains du monde musulman, considérant ses vertus médicinales, gardèrent jalousement la culture du caféier, interdisant toute exportation des semences de façon que le café ne puisse pas être cultivé ailleurs.
La course au caféier ou à ses graines fertiles fut gagnée en 1616 par les Hollandais qui se lancèrent alors dans la culture du caféier en serres. Les Hollandais introduisirent le café à Malabar (Inde) et en 1699 ils l’importèrent à Batavia (Java) dans ce qui est maintenant l’Indonésie. En quelques années, les colonies hollandaises sont devenues les principaux fournisseurs de café de l’Europe. 

La Martinique : première île du nouveau monde à accueillir le café

Introduction du café en Europe
En Europe, ce sont les commerçants vénitiens qui ont importé du café pour la première fois en 1615. Mais le café était encore assez rare. Il fait son apparition à la Cour de France sous le règne de Louis XIV. Celui-ci eut la chance d’acquérir un plan de café qui fut cultivé avec succès dans les serres du Jardin du Roi et se reproduisit si bien qu'il fut la souche de tous les caféiers des "Iles de l'Amérique".

Introduction du café en Martinique 
C’est dans les années 1720 que le café a été cultivé aux Amériques pour la première fois grâce à l’aventure fascinante du Capitaire de Clieu. Gabriel Mathieu de Clieu était un officier de marine français en poste en Martinique. En 1720, il rentra en permission à Paris. Il parvint à acheter un plan de caféier qu’il embarqua avec lui lors de son retour. L’arbre était conservé sur le pont dans une cage de verre pour le préserver du froid et des embruns. A en croire le journal de bord de M. Mathieu de Clieu, la traversée fut mouvementée : des pirates menacèrent le navire, ils essuyèrent ensuite une forte tempête. A bord, notre héros dut faire face à un ennemi jaloux qui tenta de s’en prendre à l’arbre. A la suite d’une violente bagarre, une branche fut arrachée mais le jeune plan survécut à cette infamie. Plus tard, le navire fut immobilisé faute de vent, de sorte que l'on rationna l'eau. De Clieu choisit de garder la quasi-totalité de sa ration d’eau pour le caféier. Tous deux survécurent à ces restrictions…
Enfin, le navire arriva en Martinique et le caféier fut planté au Prêcheur, sur les pentes de la Montagne Pelée, entouré de buissons épineux et sous la constante surveillance d'esclaves. Il s'adapta si bien au climat qu'il fut possible de faire une récolte en 1726. Le café connut ensuite une formidable expansion. Selon les registres, il existait en 1777 entre 18 et 19 millions de caféiers à la Martinique. Ces plants originaires de Martinique, ont ensuite été répandus dans toute la Caraïbe (à Saint-Domingue, en Haïti, en Guadeloupe, à Cuba, en Jamaïque), puis à l’Amérique centrale et du Sud (Guyane, Surinam, puis Brésil).

Et voilà comment, d’une plante rare et jalousement gardée, issue du Jardin des Plantes de Louis XIV, puis transplantée en Martinique, on obtint la souche de la plupart des caféiers d’Amérique Latine.

Quasi disparition de l’Arabica Typica de Martinique

Si l"Arabica Typica" de Martinique est considéré comme un grand cru mondialement recherché (car, historiquement, c’est la variété à l’origine de tous les autres arabicas d’Amérique Centrale et du Sud). Sa production est ensuite devenue rare sur l’île. Elle a rapidement été supplantée par d’autres variétés de café plus résistantes, et surtout par l’expansion de la culture de la canne à sucre à la fin du 18e siècle, puis de la banane au 20e siècle.
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